lundi 23 janvier 2017

Année  2016

Démarrage du projet "La terre me parle"


"La terre gardera mémoire de mes pas. Sauras-tu l'entendre ce chant?
La terre chante depuis le début des mondes, en mesure, en cadence. Son rythme me possède. je lui appartiens. En équilibre sur une robuste branche, je me balance, voluptueusement, à l'unisson de ces sonorités".
Extrait de "LUCY, la femme verticale" d'Andrée Chédid 

Au départ, une conviction personnelle :
Si aujourd'hui, l'homme, le monde vivant et la Terre dans son ensemble, subissent tant de maux, une des raisons de ces maux est que les hommes ont perdu le lien qui les unit à la terre, à la nature et au temps et ceux qui nous gouvernent.

Un certain nombre de questions me préoccupent :
Quel lien entretenons-nous avec la terre aujourd'hui ?
Avons-nous encore conscience du fait qu'elle nous nourrit ?
Que reste-t-il de notre attachement, du lien qui nous unit symboliquement à elle ?
Avons-nous encore des racines ? Que faisons-nous pour les entretenir ?
Comment ceux qui sont privés de leur terre, conservent leurs racines ?
Comment conserver son humanité en dehors d'un lien à la terre et d'une relation à la nature ?

Ce questionnement est en lien avec mon parcours car le rapport à la terre est pour moi primordial.
J'ai été agricultrice et j'ai travaillé la terre.
J'ai utilisé ce matériau dans la construction d'habitats. Depuis que je réalise des installations dans la nature, je travaille régulièrement avec la terre que je prélève sur les sites où j'interviens.
Etre en rapport avec la terre, marcher ou avoir les mains dans la terre, se sentir appartenir à une terre, adopter une terre comme la sienne, sont des actes et des sentiments structurants et réconfortants.

Au delà de mon expérience personnelle et de mes convictions, mon désir est d'aller écouter ce que d'autres ont à dire de leur rapport à la terre et de transmettre leur témoignage.
Écouter ceux qui ont un lien fort à la terre, mais aussi par la suite, ceux qui sont privés de leur terre, personnes déplacées, personnes expulsées, personnes exilées. Entendre leur parole me paraît nécessaire aujourd'hui.


Juin 2016

Première étape pour le sentier Murets d'art à Saoû



"Les gestes des muraillers affranchis du temps et de l'espace ont arrachés à la terre leur rugueuse histoire, humble, obstiné et admirable témoignage d'un acte vital! Dans le flanc du muret, les artistes poursuivent l'oeuvre paysagère." Marie Claude Bernard

"Murets d'art" est un chemin artistique, environnemental et international, né dans la tête de l'artiste Sandrine Reynaud. Il devrait relier le Pays de la forêt de Saoû dans la Drôme à la Sierra de Guara dans le nord de l'Espagne, en empruntant des chemins bordés de murs en pierre sèche.
Au mois de juin, une équipe de 18 personnes s'est mobilisée pour mettre en place le premier tronçon de ce sentier sur la commune de Saoû : plasticiens, artisans d'art et de l'image, formateurs d'une école de la pierre sèche et compositrice acousmatique, 

Participant à la mise en route de ce sentier, ce fut pour moi l'occasion de réaliser la première étape du projet "La terre me parle" .

Je suis allée à la rencontre de 17 personnes, hommes et femmes, paysans et jardiniers, pour la plupart installés dans la région de Saoû. Tandis que je faisais le moulage d'un de leurs pieds, je les ai enregistrés pendant qu'ils me parlaient de leurs rapports à la terre et à leur métier.
A partir de ces moulages, je réalisai des répliques de leurs pieds moulés, pour chacun, avec de la terre provenant de son champ ou de son jardin.
Les pieds furent installés de part et d'autre du sentier.



"La terre me parle". Terre brute, chaux, ciment. 19 pieds grandeur nature.


     














Automne 2016

Réalisation du montage sonore 


Au printemps, j'avais rencontré et interviewé 17 personnes : Bernard Pelordet, Céline Chaumier, Christine Riba, Emma Pomarel, Inès Gilles, Joél Chorier, Laurent Marseille, Ludovic Raillon, Magali Cohen, Marie Rivoire, Marjolaine Boske, Michel Breynat, Michel Vignat, Mickael Saux Picart, Stéphane Brun, Waness Melson, Yann Peneveyre. 
A partir de ces interviews, j'ai réalisé un montage sonore grâce à l'aide de Joris Dutour,  d'Olivier Brémond et de Léo Plastaga. Ils m'ont permis d'arriver au bout de cette entreprise, merci à eux.

Dans le contexte de fin d'année 2016,  pleine d'événements et de prises de positions inquiétantes pour l'avenir politique et environnemental de la planète et pour chacun d'entre nous, les paroles que j'ai récoltées m'ont fait l'effet d'un baume.

Que ces propos porteurs d'espoir puissent ouvrir des pistes pour une politique plus humaine et plus respectueuse! 


En savoir plus à propos de :
Joris Dutour :  www.chuuut.org
Olivier Brémond :  http://www.museerrante.com/
Léo Plastaga : http://leo.plastaga.pagesperso-orange.fr/ 



Août 2016

Deuxième étape pour Forest Art à Darmstadt en Allemagne 




C'est à l'occasion d'une résidence en Allemagne, partagée avec 18 artistes, que j'ai poursuivi ce travail. Rencontrant le problème de la langue, je n'ai pas pu mener des interviews comme je l'avais fait en France et j'ai adopté une autre forme pour ce projet.
 Accompagnée d'une interprète, je suis allée rencontrer 9 agriculteurs ou espaces de production collectifs et j'ai récolté sur leurs terrains quelques spécimens de différents végétaux (feuillages de légumes, de petits fruits, d'arbres fruitiers, fleurs) ainsi que de la terre. J'ai aussi demandé à chaque personne que j'ai rencontrée de prendre une empreinte de son pied.
Le résultat de ce travail fut une installation de 29 boules de différentes tailles autour desquelles sont incrustées des plantes. Avec le temps les végétaux disparaîtront et seules resteront les empreintes de ces végétaux. Ces boules sont accompagnées de l'empreinte des pieds des agriculteurs.
J'ai ainsi mis en lien l'homme, la terre qu'il travaille et le végétal qu'il fait pousser.



"Empreintes". Terre, chaux, ciment. 29 boules de diamètre de 15 cm à 40 cm. 9 empreintes de pied.




















En savoir plus sur Forest Art in Darmstaadt : https://iwz.waldkunst.com



Etapes suivantes :




Je présenterai une installation regroupant tous ces éléments lors d'une exposition à Saoû début 2017.
Suivra une nouvelle étape de ce projet dans le cadre de "L'art et la matière" dans la Drôme des collines.



jeudi 5 janvier 2017

2, 9 et 16 avril 2016 : "Lucy"

pour le festival Voyage au cœur de l'homme
de la compagnie La Muse Errante, dans la Drôme



Je me suis embarquée une nouvelle fois, avec beaucoup de plaisir, dans l'aventure de ce festival regroupant théâtre, danse, lectures, performances, arts plastiques et culinaires.

Il avait  pour thème cette année "Féminin pluri{elles}":
         Le corps au féminin, corps peint, sublimé, dressé, lové, écorché, magnifié;
         Femme Femme Femme, femmes objets ou femmes sujets;
         Genre féminin pluriel, question du genre et du droit à l'altérité.

J'avais pour mission de créer une installation pour l'espace central ainsi qu'une autre, plus spécifique, qui devait accompagner la lecture d'un ouvrage d'Andrée Chédid : "Lucy, la femme verticale".

Je vous fais partager un extrait de ce texte qui m'a beaucoup touché :
"On chante alentour! Depuis toujours la terre chante. Sauras-tu entendre ce chant?
La terre chante depuis le début des mondes, en mesure, en cadence. Son rythme me possède. je lui appartiens. En équilibre sur une robuste branche, je me balance, voluptueusement, à l'unisson de ces sonorités."




"Lucy", vigne sauvage. Hauteur : 1,20m.







Cette installation se déplaça pendant 3 week ends
du Café Bibliotèque de Chabrillan
au Parc Pignal à Livron sur Drôme
et enfin au Beau Garage à Valence.



Installation au Café Bibliothèque à Chabrillan




Lecture de " Lucy, femme verticale" par la comédienne Nathalie Vidal à Chabrillan




Installation au Beau Garage à Valence












Mars, avril 2016

"Petites et grosses bêtes dans leur habitat".

Ecole maternelle de Divajeu. Petite et moyenne sections.



J"étais déjà intervenue dans cette classe l'année dernière et je suis revenue cette année pour un nouveau travail, autour du toucher et des matières, la maîtresse menant parallèlement un travail sur le langage.

Nous avons commencé par une visite du Musée de Valence en recherchant les représentations animales dans les peintures et les sculptures de la collection puis en découvrant la salle des animaux naturalisés. 

Le travail s'est déroulé en plusieurs étapes :
         - Toucher de la terre et des végétaux. 
         - Évocation de la peau des animaux à partir de végétaux.
         - Construction d'habitats pour les animaux.
         - Réalisation des petites et grosses bêtes et installation dans leurs habitats.


 

"La peau des animaux". Argile, divers végétaux.




"Petites et grosses bêtes dans leur habitat". Argile, divers végétaux.



"Petites et grandes bêtes dans leur habitat". Autre vue.